Image © Lara Kantardjian. Words © François René | All rights reserved
Bouffées
Du temps mort
Où fumer ne tuait pas, ne tuait pas encore
J’ai mémoire d’un militaire
Un caporal supérieur, un mercenaire
Un émigré italien au nom martial
De Scaferlati le transalpin dit ” Le Rital ”
En soutien dans tous les états
Un bon soldat de la SEITA
Conditionné pour une bonne blague
Grossier et gris
Vois comme il jaunit les doigts !
C’est toujours le même tabac
Serré dans une vareuse bi-ton bleue nuit
En uniforme de campagne pas de parade
Il défend loyalement les intérêts de la Régie
Contre l’affront des nouvelles brimades
Prêt à tous les sacrifices
Il n’a son pareil
Pour faire capituler une reine à caprices
Et sa colonie d’abeilles
Grillé par-dessus l’épaule
Tatouée à l’encre marine
Fait oublier la geôle
Puantes des fonds de cabines
Grillé à la légère
En zélé légionnaire
Partout autour de la terre
Par vents et flots amers
Grillé avec panache
Les mains sur le guidon
Ou au volant d’un camion
Assidu sans relâche
Même son cousin de la Havane
En tenue de guérilla couleur de basane
N’aura raison
De ce chiche troufion
Pourtant jamais ne sera roulé sur la cuisse oblongue
D’une cubaine sensuelle et gironde
Juste emmailloté dans un corset
Lâche et fluet d’un carré de papier gommé
Au bord des lèvres pincées mais pas bégueule
Au coin de bouches par minces bouffées
D’une nique aux coincés, aux belles gueules
Donne un air de liberté
Partout rejeté
Il n’a plus droit de cité
Ruine gravement la santé
Affecte l’ascétique et pathétique moralité
Sorti de l’oubli, à ses détracteurs il crie :
” Moi nuisible, j’en ris ! ”
Copyright ©François René
29.06.2015
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Flashes
Dead time
Where smoking does not kill, do not kill again
I have memory of a soldier
A senior corporal, a mercenary
An Italian emigrated to martial name
Shreds transalpine “Le Rital”
To support in all states
A good soldier of SEITA
Conditioning for a good joke
Coarse and gray
See how it turns yellow fingers!
It’s always the same tobacco
Tight in a two-tone blue jacket night
In no uniform campaign parade
It faithfully represents the interests of the Régie
Against the affront of new bullying
Ready for any sacrifice
It does unequaled
To surrender a queen whims
And bee colony
Grilled over shoulder
Tattooed in ink navy
Forget the jail
Stinking cabins funds
Lightly toasted
In zealous legionary
Everywhere around the earth
By bitter winds and waves
Grilled with panache
The hands on the handlebars
Or driving a truck
Hardworking tirelessly
Even his cousin Havana
Dressed in guerrilla colored sheepskin
Will result
This chick troufion
But never be rolled on the oblong thigh
In a sensual and reclining Cuban
Just swaddled in a corset
Loose and slender with a square of paper gummed
At the edge of pursed lips but not prissy
Corner of mouth by thin puffs
On the one stuck to lunch, to pretty faces
Gives an air of freedom
Everywhere rejected
He has no right of citizenship
Ruin serious health
Affects the ascetic morality and pathetic
Out of forgetfulness, he shouts to his critics:
“Hurtful I laugh!”
Copyright ©François René
29.06.15